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Bernard De Busscher - Comité de l'Abbé Bougard

Monsieur le Vice-Doyen,
Mesdames, Messieurs,

En ce dimanche 9 février 2014, nous commémorons le 71ème anniversaire de l’enlèvement de l’Abbé Alphonse Bougard par la Gestapo.

Nous avons placé devant l’autel deux photos de l’Abbé Alphonse Bougard, vicaire de la paroisse de Courcelles Saint-Lambert et aumônier du Régiment du 5ème Chasseur à pied. Entre ces deux photos, l’urne contenant de la terre du camp de Breendonck qui nous fut offerte en son temps par Monsieur le commissaire Druine, lui aussi, victime de la barbarie nazie.

Au nom du Comité Abbé Bougard, je remercie madame Caroline Taquin, notre Bourgmestre, mesdames et messieurs les échevins et conseillers communaux, les mouvements patriotiques ainsi que les porte-drapeaux, les représentants de la police, les paroissiens de Courcelles Saint-Lambert, la Confrérîye dès Courcèlagn’s, sans oublier la chorale paroissiale et la classe de cuivres de l’Académie de Courcelles qui rehaussent la commémoration de ce jour.

Nous regrettons l’absence de Mr René Gonsette, ami de et résistant avec l’abbé Bouragd et Emile Trempont. René participait régulièrement à cette commémoration ; il est décédé ce 22 décembre 2013 à la suite d’une pénible maladie.

A la fin de la célébration eucharistique, après le Chant des Partisans et les hymnes belge et européen, nous nous réunirons devant le monument érigé à la mémoire de l’Abbé Bougard pour le dépôt des fleurs et la sonnerie « aux champs ».

Le Comité profite de l’occasion qui lui est donnée pour remercier le Service Travaux de l’Administration Communale pour le rafraîchissement des abords du monument Abbé Bougard et pour l’installation du mât permettant de hisser le drapeau belge de façon plus respectueuse.

A la suite de cette cérémonie, le Comité de gestion des bâtiments paroissiaux et la Confrérîye dès Courcèlagn’s vous invitent à prendre le verre de l’amitié au foyer de la salle « Le Saint-Lambert » situé à la rue Hannoy. On peut également y accéder par le n° 102 de la rue du 28 Juin.

Je vous invite maintenant à observer un moment de silence à la mémoire de tous nos disparus et de toutes les victimes des guerres et conflits qui, malheureusement, font toujours la une de l’actualité. ….

Je vous remercie.

Bernard De Busscher (09.02.2014)

pdfTélécharger le discours de Bernard De Busscher


carolineCaroline Taquin - Bourgmestre de Courcelles

Mesdames et Messieurs les Présidents d’associations d’anciens combattants, de déportés, internés, Résistants et victimes de guerre,
Mesdames et Messieurs les porte-drapeaux,
Mesdames et Messieurs, du Comité de l’Abbé Bougard,
Mesdames et Messieurs, de la Confrérîye dès Courcèlagn’s,
Monsieur Musimar,
Madame et Messieurs les Echevins,
Mesdemoiselles, Mesdames, Messieurs les Conseillers communaux,
Mesdames et Messieurs, les Conseillers de l’action sociale,
Mesdames et Messieurs les représentants de la police, Mesdemoiselles, Mesdames, Messieurs, en vos titres et qualités,

Permettez-moi, de vous adresser mes vifs remerciements pour votre présence en ce jour, en mémoire à l’Abbé Alphonse Bougard.

Merci aussi à toutes les personnes qui s’impliquent de près ou de loin dans notre patrimoine culturel permettant à beaucoup de générations de se remémorer l’importance de notre histoire. C’est pourquoi en son hommage, je me permets une petite description de l’existence de l’Abbé Bougard.

« Nous sommes donc réunis ce dimanche 9  février pour évoquer le souvenir de ce grand homme, figure héroïque locale durant la seconde guerre mondiale qu’était l’Abbé Alphonse Bougard. Fils de modestes ouvriers, il est né à Carnières le 15 juillet 1900 et après ses études, il est ordonné prêtre en 1927. Il est désigné vicaire de la paroisse Saint-Lambert à Courcelles en 1937 et professeur de religion à l’Ecole Moyenne des filles de Trazegnies. En septembre 1939, l’Abbé est rappelé avec son Régiment, le 5ème Chasseurs à pied. Pendant la grande guerre, il a une conduite exemplaire mais malheureusement, il est blessé par balle et on doit l’évacuer. L’Abbé Bougard rentre dans sa paroisse et prépare la résistance. Il crée le premier mouvement de résistance à Courcelles. Il s’expose, dans ses sermons, et dénonce les faits des serviteurs du nazisme. Le 11 février 1943, l’Abbé Bougard est arrêté par la Gestapo qui l’embarque à Brendonck. Après un bref séjour à la prison de Saint-Gilles, il se retrouve à Bochum puis dans le camp de concentration d’Esterwegen. Fin mai 1944, l’Abbé Bougard est envoyé en Haute-Silésie à la prison de Gross-Roosen en novembre de la même année alors que la victoire est proche, l’Abbé meurt en brave au camp de Gross-Roosen sans avoir la chance de connaître la libération des camps. »

Mesdames et Messieurs, chers Amis,
La 2ème guerre mondiale est à elle seule, un livre ouvert sur le monde d’aujourd’hui, parce qu’elle doit nous rappeler tous les jours que les discours de haine, la violence totalitaire, les drames et les horreurs si particuliers à cette guerre, peuvent réapparaître à tout moment si les peuples n’y prennent pas garde. Certes, l’Europe s’est relevée de ses cendres et n’a heureusement plus connu de guerres de grande ampleur. L’Union européenne n’a cessé de s’élargir, de très nombreuses initiatives ont été prises et continuent de l’être en faveur du travail de mémoire. La notion de responsabilité citoyenne fait son chemin, ici on s’indigne, là on revendique, on agit, on informe, on alerte, on met en garde mais nous tous savons, hélas, que cela ne sera jamais ni assez, ni terminé ! Certes, nous pouvons espérer qu’à force d’informations, de diffusion de témoignages, de travail avec les écoles, de visites sur les lieux de mémoire, les signaux d’alarme sont activés.

Les commémorations et l’investissement dans le travail de mémoire sont des occasions de rencontres, elles rassemblent celles et ceux qui partagent les valeurs de la démocratie, elles réconfortent et encouragent chacun d’entre nous à poursuivre la résistance. Cette résistance qui nous a laissé un énorme héritage, un héritage de ses mots, un héritage de ses actions, un héritage de ses actes de courage.

Je vous remercie pour l’exemplarité de vos actions passées, la continuation de votre investissement citoyen et votre capacité à maintenir toutes les pressions nécessaires à une véritable insurrection pacifique mais déterminée à l’encontre des nostalgiques de la barbarie. Nous avons le devoir, au nom de tous les déportés, résistants, victimes de guerre,… qui ne sont pas revenus des camps de l’horreur, nos chers disparus, de rappeler ces évènements qui ont ponctué notre histoire.

Remerciements et gratitudes envers tous ces combattants de la Liberté, envers tous ces résistants authentiques. Avec ou sans uniforme, ils avaient choisi de se battre et de vaincre, d'être non pas les témoins mais les acteurs d'une épopée sans précédent. Si notre Patrie, si nos Pays aujourd'hui vivent dans la Paix, c'est parce qu'ils ont offert leur sang pour une transfusion à l'heure où la médecine les abandonnait. Gloire et honneur à eux tous !

Je finirai cette allocution par ces quelques mots : Oublier les enseignements du passé serait, non seulement trahir le passé et renier le combat de nos frères mais aussi hypothéquer l’avenir.

Caroline Taquin (09.02.2014)

pdfTélécharger le discours de Caroline Taquin

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